Le mot du Président

LE MOT DU PRESIDENT

 Je vous préviens: n’écoutez pas les récits des diseurs de mésaventures par des vendeurs de papier qui vont vous submerger d’informations fantaisistes émanant de Nostradamus et autres Mayas.
Nous sommes encore tous en vie et faute de pouvoir faire demi-tour il nous faut aller de l’avant. Suivez le T.G.D.
Cette année, malgré la mode nous ne vous emmènerons pas en Belgique. Plutôt que l’attrait des filles d’Ostende ou des menus gastronomiques de Bruxelles et sa «moule fric», nous avons préféré le chant des oiseaux et la lumière du soleil. L’optimisme voit la vie à travers un rayon de soleil, c’est l’incarnation humaine du printemps. Aux Canaries le chant de ces oiseaux va vous bercer dans un hôtel qui a plus d’étoiles que le firmament lui-même.

1933-2013 – Si mes comptes sont bons, cela fait 80 ans. Quand on demandait à mon ami Bernard Conquet quel était son âge, beaucoup lui disaient «vous ne les faîtes pas». Ce à quoi il répondait «non, je ne les fête pas!». Contrairement à certaines déclarations, la vieillesse n’est pas un naufrage… si le bateau prend l’eau, la solution c’est d’«Ecoper» et si cela continue, «Fillon»!

Je n’ai jamais pu vivre sans la passion qui délivre mon esprit de la tyrannie du présent. J‘ai toujours préféré les songes dans lesquels la solitude se dissout.

Dans un de ces rêves, j’ai imaginé un jour le T.G.D. et ma seule ambition a été alors de créer de l’émotion. «Quand je me regarde je m’inquiète, quand je me compare, je me rassure». Comme je ne me regarde jamais et me compare encore moins, je suis parfaitement serein comme l’oiseau. Ne pas confondre sérénité et sénilité. J’ai fait de nombreux pèlerinages, le premier à Lourdes, j’avais 10 ans, le second au Mont Saint Michel, j’avais 20 ans, le troisième à Saint Jacques de Compostelle, j’avais 60 ans. Il ne me reste plus que Lisieux pour pleurer.

Le T.G.D. fut vite une réussite car j’ai eu de la chance (la chance ce n’est pas ce qui est arrivé mais ce qu’on a fait avec). J’ai été entouré d’une équipe de «potes modèles» dont l’extrême élégance n’a eu d’égal que l’efficacité. Mais restons discrets car notre réussite ne sera reconnue que si elle est modeste. Je me garderai de transmettre le moindre conseil attaché à mon expérience qui est comparable à une lanterne qui n’éclaire que celui qui la porte. Je n’ai qu’un seul désir: transmettre un devoir d’espérance.

Etre vieux c’est être jeune depuis plus longtemps que les autres. A se pencher sur son passé on risque de tomber dans l’oubli. La vie n’a pas la douceur des rêves. Elle n’est pas toujours facile mais les printemps sont magnifiques. La disparition des gens que j’aime est la seule chose que je ne supporte pas mais leur lumière m’éclaire au-delà de leur absence. Antoine Blondin, auquel j’aime me référer, parlait d’une «démocratie peuplée d’aristocrates». Je crois que le T.G.D. est une vraie démocratie et vous en être les aristocrates. Soyez-en remerciés.

Amitiés